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Rapport de l’OMS sur l’interprétation par IA

30 juin 2025

L’interprétation par IA est-elle vraiment fiable ? Le rapport de l’OMS répond.

Une étude scientifique et neutre sur l'interprétation par intelligence artificielle

Dans un monde de plus en plus connecté, l’interprétation simultanée est un pilier essentiel de la communication internationale. Face à la popularité grandissante des outils d’intelligence artificielle, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mené une étude exhaustive sur la fiabilité de ces technologies.

L’étude a été réalisée par l’équipe d’interprétation de l’OMS (INT). Pour évaluer la qualité de l’interprétation par IA, l’équipe a effectué 90 tests en utilisant les six langues officielles de l’OMS.

Le processus a consisté à :

  1. Sélectionner une plateforme d’interprétation par IA.

  2. Évaluer la qualité de l’interprétation pour chaque discours.

  3. Analyser les risques réputationnels potentiels liés à chaque traduction.

Cette méthode a permis de comparer l’IA aux standards de qualité requis pour les réunions de l’OMS, en se concentrant sur les domaines d’expertise de l’équipe INT.

Le rapport, qui met en lumière des faiblesses majeures de l’interprétation par IA, offre une perspective cruciale sur les limites de ces solutions et souligne l’importance irremplaçable de l’expertise humaine. Cet article explore en détail les conclusions de cette étude pour vous aider à y voir plus clair.

Une qualité et une précision jugées insuffisantes

L’étude a attribué une note moyenne de seulement 46 % à l’ensemble des interprétations par IA. Cette performance médiocre s’explique par plusieurs points faibles :

  • Manque de compréhension contextuelle : L’IA a du mal à interpréter les nuances, l’intonation, l’émotion et le contexte culturel. Elle ne peut pas anticiper les discours ou réagir de manière adaptée aux hésitations des orateurs, ce qui affecte directement la fidélité et la fluidité du message.

  • Problèmes avec les noms propres et les références culturelles : La traduction de noms de personnes, de lieux ou de slogans est souvent erronée. Le rapport donne l’exemple frappant de l’expression « Joy Bangla » (le slogan national du Bangladesh) qui a été interprétée par l’IA comme le nom d’une femme et même attribuée de manière erronée à un président. De même, le nom d’un dirigeant africain a été mal genré.

  • Erreurs de traduction technique : L’IA a du mal à saisir la signification des termes techniques. Par exemple, le mot « transmission » a été traduit par « transportation », et l’hépatite est devenue « Ebola » dans une traduction vers l’arabe.

  • Problèmes de traduction littérale : Les expressions idiomatiques, les figures de style ou les références culturelles sont souvent traduites mot à mot, ce qui les rend incompréhensibles ou, pire, offensantes. 

Des risques réputationnels majeurs pour les clients

Le rapport de l’OMS a identifié un nombre alarmant de risques réputationnels (entre 1 et 9 par discours). Ces risques sont particulièrement graves car ils peuvent avoir des conséquences directes sur la crédibilité des orateurs et des organisations.

  • Discours déformé : L’IA peut déformer les propos, les rendre incohérents, voire les tourner en ridicule. Une interprétation erronée d’un nom de pays ou d’une organisation peut entraîner de sérieux incidents diplomatiques.

  • Biais de genre : Le rapport a mis en évidence des biais de genre, par exemple en attribuant de manière incorrecte un genre à un orateur, ce qui peut être perçu comme un manque de respect.

  • Traduction offensive : La traduction littérale d’expressions culturelles ou de slogans peut être considérée comme offensante, ce qui expose l’organisation et l’orateur à des critiques.

Sécurité, confidentialité et responsabilité légale

Le rapport souligne que d’autres aspects, non évalués dans le cadre de cette étude, posent également de sérieux problèmes :

  • Confidentialité et sécurité informatique : L’utilisation de l’IA soulève des questions sur la sécurité des données échangées et sur le contrôle des informations.

  • Responsabilité légale : En cas d’erreur de traduction ayant des conséquences juridiques ou financières, la question de la responsabilité reste floue. L’interprète humain est lié par un code de déontologie, ce qui n’est pas le cas de l’IA.

En conclusion, si l’IA peut être utile dans des contextes internes à faible enjeu, son utilisation pour des réunions importantes avec des acteurs externes est vivement déconseillée. L’étude de l’OMS confirme la valeur irremplaçable des interprètes humains, dont l’expertise et la conscience professionnelle garantissent la qualité, la fiabilité et la sécurité de la communication multilingue.

Pour accéder au rapport, veuillez cliquer ICI.

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